Ton visage est le passé simple (extraits)
Un enfant se retourne et c'est moi. L'encrier a bu ses cris, appris sur le bout du cœur et récités blanc sur noir (l'écriture du maître sur le tableau de l'école) puis noir sur blanc (la nuée de mouches de ses seize ans sur le papier, le second jet de l'être). Ô, le passage comme une image – le mirage est son enfant irisé, l'oasis.
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Évidemment que je dis n'importe quoi tout le temps, mais quand j'écris, je suis là.
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N'importe quoi,
sur l'être et le temps,
à n'importe qui,
n'importe quand.
Être là, c'est un temps volé au temps.
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J'aurais voulu ne pas avoir à faire signe. Poches vides, œil vide. Pas des paysages nés de la paume de ma main. Pas dans le noir d'une chambre la nuit à chercher le son juste, mais pouvoir ne l'entendre qu'à peine, entre les arbres, sortant tout droit d'une maison abandonnée.
Nicolas Jaen réside à Toulon, où il est né en 1981. Livres publiés (entre autres) : La nuit refermée (L'arachnoïde), Les éblouis, roman (MLD), À port de temps (collectif), Ce chant éloigné, Coquelicot, autoportrait froissé et Livre noir (l'Atelier des Grames). Présent dans lesn° 10, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32 et 33 de Lichen.
merci de mettre en mots ces instants de beauté
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