Nadine Travacca

 

Traces

 

Sous un banc couvert de graffitis

à côté des mégots du plastique

un rai de lumière

sur un tesson de verre 

 

Le chiendent s’immisce

dans le moindre interstice

et sur la rocaille

rampe un fil de laine 

 

L’été laissé à la friche

le parc consacre son ardeur 

à croître dans la touffeur

 

Son ombre abrite les émois

d’existences secrètes

à l’estampe amère

 

 

Crépuscule

 

Colonnes à terre, cratères de pierres

vestiges à ciel ouvert au sommet de la colline 

l’heure coule d’ambre

au soleil descendant

 

Mordue au flanc 

sur la butte voisine

luit une route interdite

où se pressent plein phares 

les colons en cohorte

 

Sebastia, Palestine

 

 

 

Vivant à Chambéry, Nadine Travacca aime les mots, leur force et leur intranquillité. Les textes lus et reçus dans le silence, et puis les mots dits, portés par la voix, qui donnent à entendre une parole singulière. Présente dans les n° 31, 32, 33, 35, 36, 37, 39, 40, 42, 43, HSC, 50, 51 et 52 de Lichen.

2 commentaires:

  1. Ce parc qui pourrait être ici chez moi ou là-bas en Palestine sur cette colline avec ces quelques mots très imagés, j'aime beaucoup.

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