Port d’attaches
Je vous écris l’accolade l’étreinte chaude sous la stèle le murmure des disparus
Je vous écris du fond des citernes assourdies dans les jardins figés
Soleil biffé et
Il y aura au chiffon de l’automne des lignes froissées aux lettres anonymes
Je vous écris d’une terre d’amarres
Citrons vernis fleurs de glace fondantes sous la langue
Derrière les dômes perlés d’écume
Il y aura des rendez-vous manqués aux bruits luisants de la ville
Je vous écris d’un village serti de collines qui n’est jamais le même
Les chemins interdits ne mènent plus aux bois
Qui gardent prisonnière la balise de pierre
Leurs paumes refermées sur son dos de granit
Je vous écris depuis trois jours un brouillon poisseux d’azur et de ratures
Un songe nu
Mais d’entre les feuillets
Une ancre jaillira d’opale éclaboussée
Nadine Travacca vit à Chambéry et elle aime les mots, leur force et leur intranquillité. Les textes lus et reçus dans le silence, et puis les mots dits, portés par la voix, qui donnent à entendre une parole singulière. C'est sa première apparition dans Lichen.
RépondreSupprimer"Je vous écris depuis trois jours un brouillon poisseux d’azur et de ratures", c'est sublime !
Merci à vous, Hélène !
RépondreSupprimerC'est réellement très beau !
RépondreSupprimerMerci Benjamin de partager ainsi émotion et enthousiasme !
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