Myette Ronday

 

 

PAR INSTANTS, il nous semble que

notre épopée personnelle prend

une portée cosmique. Et que

cette nouvelle réalité à soi-même,

bénie par les dieux, est signalée

aux confins de l’univers

par l’apparition ou la dissolution

d’un astéroïde minuscule,

 

une poussière même dans l’œil d’un ange.

 

°

 

LA MER  miroite comme si elle égrenait

une longue mélodie lumineuse.

Dans l’émerveillement qu’elle crée,

c’est une autre présence possible,

une lente émergence en soi-même.

Il apparaît que, dorénavant,

plus rien ne nous  sera indispensable, sinon

le souffle simple, mutin et insensé de la vie.

On aspire une grande bouffée d’air salin

et l’on se dégage de tous les remords et regrets

qui nous  pincent la chair et l’esprit

 

comme une série de grappins minuscules.

 

 

 

 

Née à Liège sous le signe des Poissons, Myette Ronday vit à Larnagol, sur un causse du Lot, avec son compagnon, l'écrivain Jean-Pierre Otte. Pendant une douzaine d'années, elle a animé des ateliers d’écriture fondés sur l'imaginaire, notamment dans les Universités espagnoles et pour l'Alliance française en Europe de l'Est, avant de se consacrer à sa propre écriture et à l'intrigue romanesque : Comment devenir une mante religieuse quand on a des réflexes de fourmi, Madame Robinson, Le Vélo de Berkowitz (Flammarion), Les morts sont devenus encombrants (5Sens éditions), Arnal et la gauchère et Un héritage d'amour (Complicités). Présente dans le n° 86 de Lichen.

 

1 commentaire:

  1. L'appartenance au Monde,oui! belle sensation, malheureusement passagère. Si vous ne connaissez pas Cathy Garcia, allez faire un tour sur le site de la revue Nouveaux Délits. Vous habitez à quelques kilomètres l'une de l'autre.

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