des oiseaux fous piquent
un raid — s’arrêtent —
se fichent dans la poitrine
s’enfoncent dans le désordre inénarrable des tripes
le jour serre ses jouets
la langue languissamment prend par dedans
la langue languissant au-dedans fourche méchamment
or il était
au tableau noir — et devant —
une lettre palpitante
étoile dans le soir — appel du levant —
l’on tendait vers elle de tout son corps
brindille
le miracle de la faire descendre au
cahier
dans le sang bleu
la veine
°
laisser flouter la lumière
transparaitre le nuage
et l’âge
et l’ange
le vent noir moudra son gris avant la pluie
pluie pleutre plate
puis pluie pluie pluie
gouttes de nuit effaçant la contrée
Mireille Bloyet a publié un recueil de poèmes, Dans la procession muette des pierres, en tant que lauréate des 5es « Gouttes d’Or de la poésie ». Elle écrit tout le temps, même quand elle n’écrit pas et, pour le partage des mots, elle anime avec passion des ateliers d’écriture à Toulouse, Foix et Barcelone. Présente dans les n° 32, 33, 34, 35, 40, 41, 42, 45, 46, 47, 66, 67, 68 et 69 de Lichen. Ce poème est extrait du recueil (inédit) Pour temps la nuit.
Le deuxième ? Une peinture. Un tableau délicat, qui s'efface éphémère.
RépondreSupprimer