Mireille Bloyet



l’on jouait à être 
ou à passer

le déversoir versait tout le temps
où ça / à quand 

le pied nu glisse sur la roche 
— gluante — comme une déjection
les chevilles frêles se tordent
ainsi mes jambes — lettres hésitantes — 
tous cris dispersés dans la profusion de l’eau

l’autre rive est déjà atteinte qu’on ne s’en aperçoit pas
la peur tenant lieu de passé 

il y a les petits frères qu’on voulait protéger
ils sont restés petits et médusés
dans le grand pré mouillé

°

que sais-tu du vent
des joncs sur l’eau âpre fleur
la lune s’évapore








Mireille Bloyet a publié un recueil de poèmes, Dans la procession muette des pierres, en tant que lauréate des 5es « Gouttes d’Or de la poésie ». Elle écrit tout le temps, même quand elle n’écrit pas et, pour le partage des mots,  elle anime avec passion des ateliers d’écriture à Toulouse, Foix et Barcelone. C'est sa première apparition dans Lichen.

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