Par un matin gris
Par un matin gris et austère
Surgissant du brouillard
Je vis deux fauves clairs
Pas du tout trouillards
Caracal ou léopard
Je ne voudrais pas mentir
Guépard ou jaguar
Je ne saurais dire
La rue en noir et blanc
De leurs tons éclatants
Ils colorèrent joyeusement
Ils illuminèrent vivement
Affectueusement ils se frôlèrent
Tendrement ils s’observèrent
L’un contre l’autre ils se frottèrent
L’un sur l’autre ils se chevauchèrent
Leur propriétaire
Prestement les décroisa
De ses grands yeux verts
Un regard fier elle me lança
Sur ses deux fauves puissants elle s’appuya
Sans que le moins du monde je m’y attendisse
Sans que le moins du monde elle s’attendrisse
Sur moi elle bondit et goulûment m’embrassa
À grandes enjambées de ses jambes fauves
Faisant claquer ses bottines de cuir mauve
Avec une assurance arrogante de tout son corps
Sans se retourner elle me planta dans ce décor
Michel Betting a découvert la poésie et l'écriture sur la tard, vers la cinquantaine, par le biais du haïku. Il s'essaye également au tanka, au pantoun et à la poésie de forme libre, quand l'inspiration veut bien le visiter, toujours avec des mots et des formes simples. Présent dans les n° 20, 21, 22, 25, 27, 28, 29, 32, 33, 34 et 37 de Lichen.
La propriétaire de ces fauves indéfinissables avait bien du charme, de celui qui envoûte et qui plante... pour fleurir en poème.
RépondreSupprimerUn poème qui m'a évadé et fait sourire. Je remercie vivement son auteur Michel Betting que je découvre totalement.
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