Michel Betting


Carte postale n° 3 : Paris



Devant l’hôtel particulier de la Païva
En bas de l’avenue des Champs Elysées
Les touristes dégustent une paëlla
Sans se douter de sa splendeur passée

Il est vrai qu’il est loin le temps des demi-mondaines
Qui vivaient des libéralités de riches messieurs
Dont les fortunes, parfois inattendues et soudaines
Fondaient alors comme neige sous un soleil radieux

Ces hommes riches comme Hérode
En subvenant au besoin de leur moitié, et d’une demie
Comme Liane de Pougy ou Cléo de Mérode
Réinventaient alors incidemment la bigamie

Il est loin le temps des grandes horizontales
Déniaiseuses de ducs et autres princes
Leur influence, à cette époque, fut fondamentale
Et pour elles, aujourd’hui, toujours on en pince






Ce poème est extrait de la série « Cartes postales, d’après Henry Levet ».


Michel Bettinga découvert la poésie et l'écriture sur la tard, vers la cinquantaine, par le biais du haïku. Il s'essaye également au tanka, au pantoun et à la poésie de forme libre, quand l'inspiration veut bien le visiter, toujours avec des mots et des formes simples. Présent dans les n° 20, 21, 22, 25, 27, 28, 29 et 32 de Lichen.

1 commentaire:

  1. J'en enverrais bien une (si si, de carte postale) à mes amis qui voient Disneyland dans Paris...

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