Le faisan et le confiné
Dans un terrain vague
Sous un chaud soleil printanier
Un faisan confiant
Parce que nous sachant tous confinés
A une jolie poule faisane
Causait fleurette
Me voyant arrivé
Dument muni de mon attestation dérogatoire
Pour des achats de première nécessité
Dans un établissement aux activités autorisées
Autrefois nommé une boulangerie
Où j’allais acquérir du pain
Il se trouva fort marri
Déconfit, furieux
Faisant fi des consignes de distanciation sociale
Il s’approcha de moi et me tint ce discours :
« Qui abat une forêt récolte un virus
Qui ne reconnaît pas ses erreurs
Ne peut que s’enfoncer davantage dans les difficultés
Qui ne veut regarder la vérité en face
Ne peut que la heurter de plein fouet
Ne le saviez-vous pas ?
Et dire que c’est nous que vous appeler "bête" ! »
Sur ce, tournant les ergots
Il me planta là, bouche bée
Et en criaillant, glapissant, piaillant
Retrouva sa dulcinée
La mettant sans doute en garde contre le malotru
Voire l’être malfaisant que je saurais manquer d’être à ses yeux
Michel Betting a découvert la poésie et l'écriture sur la tard, vers la cinquantaine, par le biais du haïku. Il s'essaye également au tanka, au pantoun et à la poésie de forme libre, quand l'inspiration veut bien le visiter, toujours avec des mots et des formes simples. Présent dans les n° 20, 21, 22, 25, 27, 28, 29, 32, 33, 34, 37, 39, 40, 41, 42, 43, 45 et 46 de Lichen.
Un beau poème sur la liberté, qui nous manque depuis quelque temps, c'est vrai. Avec mes encouragements.
RépondreSupprimerUne bien jolie fable, pour un temps qui l'est moins!
RépondreSupprimerHeureusement il y a la poésir de M. Betting. Merci