Mémorial

 

Un texte d'Éric Jaumier

 


Le petit poucet (ajuster les ramures le linoléum tout le reste dans la tête)

 

on joue sans masque dans l'air on joue entre les jambes on joue de toi on défait la forêt on plante des arbres on attend le petit matin un rebond de tes reins un galbe un courant d'air un missile une missive les cailloux du petit poucet dans la marelle de tes riens nous nous sauvons on nous sauve dans le sexe même la peste tant mieux bubonique on monte on prend l'air on tresse des cordes pour nos bords de mer nos barques dans nos mains dans nos mains la barque des morts ton pull marin à même la peau que je défais pour tant de nuits pour voguer pour éventrer les parfums la soie de tes souvenirs quand tu fais l'amour dans tes quatorze ans dans les plis de tes nuits vieillir ne compte pas débusquer change tout avale le temps noue les insomnies à la rive on pleur on crie les lames du parquet de tous les parquets pourraient être des pianos à pouces disjoindre maintenant quand on a confondu à raison l'aurore et le diamant on se voit jouir dans un miroir de terre shiva nous rattrape y a t il un indice dispendieux un aux alouettes une décharge la syrie de mes songes en toi dans le précieux de l'or de la chair aurifère.

 

 








Artisan électricien, Éric Jaumier était autant passionné de littérature, de poésie que d'espace et de temps, de voyages...  Il nous a quittés définitivement en juin 2020, alors que son recueil Blanc corbeau venait de paraître aux éditions Jacques Brémond. Présent dans les n° 29, 30, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47 de Lichen, nous lui avons rendu hommage dans le n° 51 et continuons à publier (à titre posthume) des poèmes qu'il nous avait fait parvenir.

1 commentaire:

  1. Comme un élan joyeux d'actualités, de souvenirs et de jeunesse, merci pour ce partage.

    RépondreSupprimer