Un texte d'Éric Jaumier
Pavillon Sainte-Anne
ma colère a les cheveux blanc rimbaud des chaussettes de contention glissées dans des souliers à boucles faisant un léger bruit d'éperons rimbaud regarde le sol il est dans sa petite parka légère rouge il regarde le sol toujours le sol il attend une cigarette on lui dit de dégager rimbaud va dans l'abyssinie des couloirs des portes fermées loin de sa cigarette la poésie coule de ses yeux ses grandes mains blanches et osseuses épongent l'air ou le racle pas de colère chez rimbaud trop de médicaments pour regarder le sol à ce point comme s'il y avait la promesse d'une ouverture dans ces carreaux gris et noirs aller dehors faire quoi la cour et le ciel sont grillagés et pas de cigarette seulement un briquet pendant à une ficelle rimbaud flotte dans son enfoncement pas à pas ici dans le pavillon sainte-anne.
Artisan électricien, Éric Jaumier était autant passionné de littérature, de poésie que d'espace et de temps, de voyages... Il nous a quittés définitivement en juin 2020, alors que son recueil Blanc corbeau venait de paraître aux éditions Jacques Brémond. Présent dans les n° 29, 30, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47 de Lichen, nous lui avons rendu hommage dans le n° 51 et continuons à publier (à titre posthume) des poèmes qu'il nous avait fait parvenir.
texte très fort où l'on sent la souffrance du poète
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