Marine Dussarrat


Impalpable 

Je perçois le cri aigu 
De la mouette
Les vagues unes à unes 
Ont frappé le rocher
Un chant d'éternité
Résonne et se répète
Entre mer et rivage
Le temps froissé s'envole
C'est l'instant impalpable
Qui jamais ne revient
Il s'écoule de nos mains
Unies en coupe illusoire
J'ai pris un peu de sable
Pour en garder la trace
Volé le son du vent
Comme une voile il claque
Dans mes intermittences

Museau bleu

Sur les murs
Au bord des eaux troubles
Ailleurs dans le no man's land
Des rêves traversés
J'ai aperçu le museau bleu
Du petit renard
De l'autre côté du miroir
Il avait des mèches blondes
Tout s'est mélangé
Jamais oublié, jamais retrouvé
Un monde se lit dans le ressac
Il m'a cherché
Je l'ai évité
Je l'ai regretté
La biquette en rit encore
Elle a compté les points
Absurdité...








Marine Dussarrat écrit de la poésie depuis toujours. Vivant en Béarn près de la nature avec un chat et des chevaux, elle a publié plusieurs recueils : La Part de l'oiseau (Le Typograph, 1995), La Nuit-Guépard (Les portes ferrées, 1999), La Fenêtre du temps (TheBookEditions, 2011), À la marge, recueil de haïkus (Édilivre, 2015). Son blog : http://emprises-de-brises.over-blog.com. Présente dans les n°s 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17 et 18 de Lichen.

3 commentaires:

  1. Si le deuxième m'intrigue et m'enchante, je sais gré particulièrement au premier de cette sorte de "croche-regard" tout en beauté que sont les trois derniers vers ! Que dis-je ? Je vous en sais gré.

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    1. Quel magnifique commentaire, comme ils sont importants pour moi les sentiments que vous exprimez Clément, merci

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  2. Dans le ressac du monde, vos mots sont des embruns et c'est bon.

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