Marie Natanson


Jardins donnés à la nuit

Le glissement du jour   
La direction du vent  
L'étrange royaume

Le chemin des fontaines
— reflet de l'eau en tout —
et ses trois statues

comme divinités 
aux figures étrusques
vouées à la nuit

Puis le geai en disciple des bois
dans son habit de cavalier triste
posé au seuil de l'éternité

Viennent les halliers d'aubépine,
brassées de cistes et de gattiliers

Les anémones tardives,
énigmes blanches de la dormition

La flèche verticale et sombre des peupliers

Nuit !
Nuit des sentes végétales 
— héliotropes dorés
où disparaître est une volupté.
  






Née en 1968 à Toulouse, enfance passée près du Capitole, scolarité distraite : Marie Natanson Simpels aime déjà les voyages et déambuler sur le fil des mots. S'échappe à 17 ans pour parcourir l'Europe où elle travaille comme correspondante et journaliste, écrit de nombreux articles dans des revues culturelles. Lit assidûment Milan Kundera, Pascal Quignard et tous les poètes... Retour en France. Études de psychologie. Vit désormais en beau Périgord. Présente dans les n° 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 24, 25, 26, 27, 29, 31, 34, 39, 48 et 49 de Lichen

3 commentaires:

  1. Oui, un certain absolu se tamise dans le visible ! Merci

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  2. C'est la nuit, Clément, qui révèle l'absolu. Sans compter les énigmes...( )
    Au plaisir de vous relire bientôt, dans ces pages ou ailleurs.

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  3. ..."Mais subterfuge fait pour nous ouvrir les yeux
    Sur ce qui reste irrévélé tant qu'on l'éclaire"
    de Jaccottet.
    Bien à vous Marie, blanc sous noir

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