Marie-Claire Chouard


L’Armérie maritime

À force d’être une lutte qui ne cesse 
D’être un port qui ne veut que la mer 
Tant le fleuve l’envahit de sable 
Tant la marée basse s’infiltre partout
Tant la vase cherche à être pérenne 
La vie est inquiète
Devant toutes ces pesantes lourdeurs
J’oppose obstinément une vive douceur
Pour être à l’abri du temps
J’irai en pointillé peut être
Favorisant les escales 
Prolongeant les partages
Communiant les silences
Dans cette insouciance de vie
Pendant qu’au jardin que borde en dentelle la mer
L’ Armérie maritime jouera le blanc du bonheur





Née en Bourgogne en 1960, Marie-Claire Chouard a vécu toute son enfance en Afrique. Revenue en France en 1981, elle vit aujourd’hui en Seine-et-Marne. Initiée très jeune à la  poésie par son père,  celle-ci fait partie de son univers. Femme malentendante — ce qui parfois lui fait « aborder » les émotions, les sens et les mots avec une façon particulière qui frôle l'intime comme un écho qui peut résonner chez ses lecteurs —, elle écrit comme un besoin de raconter ses émois. Liens : http://les807.blogspot.fr/ (une nouvelle) ; le Radeau des Médusés (un blog  consacré au thème des migrants : http://flnoel2.wixsite.com/100000migrants/single-post/2015/09/18/52-M-i-g-r-a-n-t-s) ; son blog « Écrire en vrac » : http://sebelikela.blogspot.fr/. Présente dans les n° 21, 22, 23, 25, 26, 27,28, 31, 32, 33, 34, 38 et 39 de Lichen

2 commentaires:

  1. Vous m'apprenez un très beau nom de plante, le plus beau de tous ceux de gazon... Alors, dans le mouvement de votre attachant poème sensible et résolu, je me rêve en Armérien du Bord, dans ce pays intime, ce jardin que "dentelle la mer" si bien sous votre plume. Merci. Pardon de mon retard.

    RépondreSupprimer
  2. " J’oppose obstinément une vive douceur
    Pour être à l’abri du temps" voila du savoir vivre qui laisse le temps d'apprécier des petites choses comme l'Amérie

    RépondreSupprimer