La robe
Là,
sur la bergère, la robe.
Ombre
parfumée, elle a traversée la nuit, volets clos pour témoins.
À
peine chiffonnée, jamais pliée, tout juste froissée dans l’élégance discrète du
geste qui l’a déposé. Comme une soie de regret, légère et si lourde.
Sûrement,
rêveuse, elle a imaginé le chemin du corps parcouru en silence, de lui à
elle.
La
robe noire.
Chaotique
couleur.
Si
proche de l’humeur.
Tant
de fois portée, jamais affolée, jamais arrachée.
Si
sage, tant sobre.
Le
plus souvent.
Et
chaque fois, abandonnée.
Puis
reprise.
Comme
on reste fidèle.
Un
effet lumière signe le matin.
Née en Bourgogne en
1960, Marie-Claire Chouard a vécu
toute son enfance en Afrique pour un retour en France en 1981 et elle vit
aujourd’hui en Seine-et-Marne. Très jeune initiée à la poésie par
son père, grand amateur de littérature, celle-ci fait partie de son
univers. Femme malentendante — ce qui parfois lui fait « aborder » les
émotions, les sens et les mots avec une façon bien particulière qui frôle
l'intime comme un écho qui peut résonner chez ses lecteurs —, elle écrit comme
un besoin de raconter ses émois. Voir les liens : http://les807.blogspot.fr/ (une nouvelle) et le Radeau des
Médusés, un blog consacré
au thème des migrants (http://flnoel2.wixsite.com/100000migrants/single-post/2015/09/18/52-M-i-g-r-a-n-t-s). Et
son blog « Écrire en vrac » : http://sebelikela.blogspot.fr/.
Présente dans les n° 21, 22, 23, 25, 26,
27 et 28 de Lichen.
Très beau d'une profondeur jamais surlignée... et le dernier vers m'empêche de vraiment quitter le poème : passage de grâce.
RépondreSupprimer@ Clément G.Second.... merci de votre lecture touchante.
Supprimer