Écriture apatride
L’été se prolonge et les mots ont déserté
Perdus, sans territoires, des mots devenus migrants
Ils me fuient
Mon écriture si familière se fait muette, presque apatride
On se croise, on se salue poliment
Comme deux étrangers
Dans un hall de transit
Ne plus écrire me relie vers un ailleurs frôlé, à peine tracé sur des feuilles blanches, qui ne me racontent rien
Et ne m’évoquent que des frontières
J’aperçois bien des liens à l’horizon
Comme un voyage que je ne fais plus, affolée à l’idée du vertige
Et puis il y a la douceur de tout ce silence en moi
Née en Bourgogne en 1960, Marie-Claire Chouard a vécu toute son enfance en Afrique. Revenue en France en 1981, elle vit aujourd’hui en Seine-et-Marne. Initiée très jeune à la poésie par son père, celle-ci fait partie de son univers. Femme malentendante — ce qui parfois lui fait « aborder » les émotions, les sens et les mots avec une façon particulière qui frôle l'intime comme un écho qui peut résonner chez ses lecteurs —, elle écrit comme un besoin de raconter ses émois. Liens : http://les807.blogspot.fr/ ; le Radeau des Médusés (blog consacré au thème des migrants : http://flnoel2.wixsite.com/100000migrants/single-post/2015/09/18/52-M-i-g-r-a-n-t-s) ; son blog « Écrire en vrac » : http://sebelikela.blogspot.fr/. Présente dans les n° 21, 22, 23, 25, 26, 27,28, 31, 32, 33 et 34 de Lichen.
vais essayer de rendre aussi doux mon éloignement de l'écriture :-)
RépondreSupprimer@ Brigetoun ce n'est pas aussi doux que cela en a l'air..... ;) !
SupprimerAutre façon d'écrire, belle, que d'en être ainsi privée !
RépondreSupprimer@ Clément G. Second.... ça revient doucement....lentement... Merci
SupprimerAh, je m'en réjouis pour vous... L'écriture a parfois de ces repos secrets. Heureuse suite !
RépondreSupprimerGrand merci à vous !
SupprimerPourtant même ce silence vous inspire et vous le dépeignez bien !
RépondreSupprimerSe taire lorsque les mots n'ont plus la profondeur ni l'intensité voulue... Se taire pour dire intensément ce que l'on ne sait plus écrire ... Je me tais
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