Maribel


Entre quatre murs

Je ne suis rien
Je ne suis personne de particulier
Comme chaque être humain
Comme toutes les adultes à haut potentiel
Seulement une pauvre femme
Seulement une pauvre zébrette
Enfermée dans sa maison
Enfermée dans un faux-self
Confinée par un virus
Confinée par sa pensée divergente
Pourquoi sortir lorsqu’on n’aime pas marcher
Pourquoi sourire lorsque je suis triste et seule
Je ne veux pas regarder ma télé
Je ne veux pas naviguer sur la toile
Mais je télétravaille
Mais je regarde mon mobile pour savoir
Je dois gérer l’anxiété du ravitaillement
Je dois gérer mon hyperémotivité et mon hyperstésie
Malade est mon médecin
Malade est mon thérapeute
Et pourtant
Et pourtant
Lorsque j’appelle mes amies
Lorsque j’appelle d’autres personnes affligées de surdouance
Je les rassure
Je les fais rire
Cette situation change-t-elle quoi que ce soit pour moi
Cette situation ne me rend ni plus solitaire, ni plus incomprise
Et je vis avec mes angoisses existentielles
Et je vis avec mes angoisses quotidiennes
Soulagée car je n’aime pas conduire
Soulagée est ma misophonie
Derrière la fenêtre les cerisiers en fleurs réchauffent mon cœur
Derrière la fenêtre les chants d’oiseaux comblent mon hypersensibilité
Et la musique empêche un dérapage
Et la musique modère mon influx nerveux torrentiel
Alors je peux lire
Alors je peux écrire





Maribel est née il y a 42 ans et vit au nord de la Seine-et-Marne. Tombée jeune dans la poésie, elle ne s’en est jamais relevée. Elle essaie d’écrire depuis toujours, mais y réussit difficilement. Depuis peu, encouragée par des personnes qui comptent et ayant un peu mieux identifié qui elle est, elle a décidé de montrer ses textes et de ne plus les garder pour elle.

2 commentaires:

  1. Néant d’une entité
    Le vide est existant
    Être cet être de fragilité dans la richesse de cette pauvreté
    Laisser vivre son doublon
    Dans la dissonance de pensées non pansées
    dans l’agonie d’une impossibilité à la joie
    Laisser la main guider les envies de l’impossible
    À travers le regard de l’extérieur
    Celui qui ne nous voit plus
    Pour me permettre de me cacher
    dans le ressenti de la pureté de nos émotions refoulées
    La maladie du printemps vit à l’intérieur de mon être profond
    Dans le besoin des autres pour vivre son existence
    Ignorant les sensations internes
    quand la joie se mêle à la folie
    dans la routine que je m’inflige
    Parfois je souris de ce qui fait ma différence
    quand j’entend la douce mélodie traversant la lucarne fermée
    Ces temps-ci je me surprend a prier

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  2. Je trouve votre poème très touchant, et très proche de moi. Ça m'a fait plaisir de le lire.

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