Marianne Braux


Prie, erre

De ce qui persévère j’emplis
La coupe en bois amollie qui me tient lieu de gorge
Lorsque s’enfuit la lumière

De ce qui perdure entre les maux guéris
Par les faux semblants
J’étanche ma soif et à la fois chante à ma manière

Au sein du silence obstiné à l’ombre du langage
Je tête d’un amour sans nom
Quand pèsent mes paupières
Et que perdue
Ma bouche s’agite en baisant le vent

Ainsi à la manne
Rejetée par les gens de passage
Bavards et pressés d’en finir
J’emmêle ma langue
Démente mais langoureuse
Pour nourrir mon corps désorganisé 

Là dans mon élément
Je m’enlise en vérité
Tout en souriant vers mon Père
Introuvable 







Marianne Braux est doctorante en littérature française, à l’université d’Adélaïde en Australie où elle vit depuis quatre ans. Ses recherches lui ont ouvert un monde, auquel elle tente de contribuer par l’écriture. Présente dans les n° 17, 18, 20, 21, 23, 28 et 30 de Lichen.

2 commentaires:

  1. Dans la déréliction, votre parole à haut degré de poésie ; et par une sorte d'abolition, que je crois sentir, votre identité. Ho, ces vers qui me bouleversent.

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  2. Démente et langoureuse...
    Sublime, comme toujours

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