Maëlan Le Bourdonnec

incendies

Langue foutre Oliviers brûlants Adossée contre l’écorce Bonheur increvable Les yeux en foutre Croasse Bander la nuit les yeux la nuit Culotte tachée Les étagères ont tremblé Papa est au ciel Des tracteurs pesants Qui s’embrasent au grand jour De la paille sur ton sein Des kebabs vides Une rue pour gueuler Le train qui part {BLANC} Urinoirs fécondés Le monde est une vitre Aux traces d’hommes Aphte gencive Branle et avale Mer d’huile Ponant crève Un escalier où le Soleil repose Des rideaux qu’on ferme les yeux Mes doigts gamins sur mon verre Gendarmes rouges Regard capitulé Bitume fondu p’tit mazout Fleur de pétrole Un bouton d’acné C’est demain l’enfer La rivière un soir d’été Les piqûres sans fin Ta peau salope Et tes cheveux c’est l’incendie Le sexe épilé Barque trouée Ta moue c’est l’incendie Déjà mourir encore l’odeur Les portières qui claquent Et les roses qu’on laisse

Né en 1993 à Saintes, Maëlan Le Bourdonnec a publié dans quelques revues comme Poésie/première, Le Capital des mots, Le Cafard hérétique, Pergola, ainsi que dans l'anthologie de Flammes Vives (vol. 3), et a obtenu le prix Printemps des poètes 2018 des éditions Robin, catégorie jeune espoir. Présent dans le n° 38 de Lichen.