Le mot d’Élisée Bec, créateur de la revue

 

 
 
 
 


« Les poètes écrivent parfois le journal du futur. »
(Journal inédit de Jean Giono — Carnet « op. 50 n° 1 —  janvier 61 »,
in Revue Giono, n° 14 (2021), p. 85n.


L’idée de créer une revue de poésie en ligne m’est venue lorsque nous séjournions, Colette et moi, au cours de l’hiver 2016, dans l’Île de la Réunion. Colette n’avait pas encore publié de recueil et je cherchais à lui procurer un peu de visibilité.

L’intérêt d’une revue en ligne est multiple : on peut y travailler n’importe où dans le monde car on trouve toujours un lieu où se connecter pour mettre, en quelques secondes, la revue à disposition de son lectorat. Ainsi, lorsque nous passâmes quatre mois au Viet-Nam, l’hiver suivant, j’ai pu mettre en ligne les quatre numéros sans aucun problème. Et puis, pas de papier (même s’il est si agréable de renifler l’odeur du papier récemment imprimé) signifie surtout : pas de stockage, pas de lourds cartons à transporter, pas d’envoi postal, pas de frais… Le rêve… ! Bon, d’accord, les caprices incontrôlables de l’informatique ne rendent pas toujours la vie facile et vous font frôler souvent la crise de nerfs… Nobody’s perfect !

Lorsque, en février 2016, la question du titre se posa (j’avais envie de nommer la revue Baobab, mais le nom était déjà utilisé je ne me souviens plus par quoi ou qui), j’ai pensé à cette route qui longe le bord est de l’île et se trouve sur le chemin des coulées de lave qui s’écoulent parfois du Piton de la Fournaise pour aller rejoindre la mer. Nous aimions l’emprunter et nous arrêter pour voir ces longues traînées de pierre à peine solidifiée. Et nous avions constaté que, si les plus anciennes étaient déjà recouvertes de végétation, et même d’arbres, et les plus récentes demeuraient toutes nues, le premier signe de vie qui apparaissait sur les coulées ayant quelques années et déjà refroidies était le lichen. Cette forme de vie hybride et très archaïque me fascine de longtemps et là, elle prenait un sens très fort.

Je suis parvenu à gérer tout seul (après avoir reçu l’aide de l’amie Polo, qui, depuis l’Ariège, m’a créé les premières pages et m’a enseigné le fonctionnement du blog) la revue (à raison d’un numéro par mois) jusqu’à l’été dernier, après un printemps très difficile au cours duquel la santé m’a pris en traître. Et, heureusement, une des poètes de « l’écurie » Lichen a répondu à ma demande au secours (voir l’édito du n° 85, juin 2023) et a eu le courage de reprendre le flambeau ! Merci donc à Nadège sans laquelle ce n° 100 de Lichen n’aurait pas été, car j’aurais jeté l’éponge avant… Bien que uniquement en ligne, sans version papier, une revue de poésie mensuelle représente un gros travail !

Quand j’ai mis en ligne le premier numéro, il contenait des textes de huit poètes ; à ce jour, Lichen a publié plus de 700 auteur(e)s.

Je souhaite à la revue de durer encore longtemps !!   




Élisée Bec






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