Le hangar des mots moches

Le « hangar » : « une sorte de grosse benne à mots. Et dedans, on pourrait ranger les mots qu'on n'aime pas », selon les termes de son inventeuse, Sylvie Franceus.

Sylvie Franceus en ajoute encore deux pleines bourriches :
« - spamenu (adjectif et substantif), engraismargarinesportstigmatemoteur
maquereaux (pour les bans mal menés, pour les aromates trop engouffrés dans la conserve, la promiscuité, le profit, l'exploitation, le corps vendu, la petite boîte hermétique, le goût amer, la petitesse) ;
fanion (pour les souvenirs d'enfance, les tombolas, kermesses, questions subsidiaires, loteries, pour l'entourloupe, pour le porte-à-porte, la souche à arracher) ;
molaire (pour le son et la douleur en souvenir, pour la grosseur, le croc, la morsure, la gencive, la symétrie, la lumière en pleine face, le coton imbibé de gnôle, la sagesse juste à côté, le gobelet pour cracher du rose) ;
languette (peur que ça claque entre les doigts, sans solidité, arnaque, fragilité, mauvaise surprise, injonction, pour la sauce gribiche);
série (pour la masse, la cadence, la rapidité, les épisodes, le rythme, l'usine, l'ensemble) ;
bruit (pour le dérangement, la gêne, la nuit, le tapage, un son qui gratte le gosier)
appareil (parce que je casse tous les appareils électriques neufs, pour les dents, pour les œufs mélangés à plein d'autre chose, pour la complication, pour l'encombrement) ;
pincette (pour une sensation douloureuse, un objet fragile, pour le pluriel souvent, pour la précaution induite, pour l'inutilité) ;
épiploïque (pour un jargon inquiétant, un risque, une douleur, un inconfort, un souvenir de leçons rabâchées, pour le ventre, le scalpel) ;
scrutin (pour l'énigme, pour le rideau moche de l'isoloir, pour l'incompréhension électorale, pour la fouille, l'enveloppe bleue, la responsabilité, l'abstention, la méfiance, le secret, le bulletin, le cérémonial). »

Hoda Hili :
« Le mot moche : râloter ; on râle ou l'on ne râle pas ; nul besoin d'ôter au râle son poil rebroussé ».

Alexis Jallez envoie le verbe grouiller, dont la sonorité lui évoque « la confusion crasse et l'agitation dans son aspect le plus néfaste ! » 

Lucile Lagadec : « J'aime beaucoup l'idée de la rubrique des mots moches, c'est vrai que tout le monde a forcément des mots qu'il n'aime pas ou qui le mettent mal à l'aise, par la sonorité ou par le sens. Pour moi c'est: "tempérament", "complexion" et surtout "croûte" et tous ses dérivés ("croûteux", "encroûté"...), qui a été élu "mot le plus moche de la langue française" par un très sérieux jury de lycéennes dont je faisais partie dans les années 2000. »

1 commentaire:

  1. homogénéité: en voilà un mot affreux lorsque l'on vit dans un monde aux milliards de différences. on mot ennuyeux et monotone.
    Laetitia Cavagni

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