(« Protection des espèces en voie de disparition »)
Être arbre, par Sylvie Franceus
C’est lorsque j’avais suggéré qu’on pourrait faire une pause sous le noisetier que Pépé s’était écrié : « Le noisetier ! Mais enfin Sissou, t’as la berlue ou quoi ? »
Pépé s’était arrêté net. Il aimait tellement les arbres qu’il semblait, à ce moment précis, être arbre lui-même. Sa carcasse était une écorce vieille et toute secouée. Ses pieds faisaient racines sur le chemin de cailloux et ses bras, devenus branches, s’agitaient au-dessus de mon étonnement citadin : « C’est pas un noisetier, ce truc-là ? ».
C’en était trop. Mon arbre-pépé pencha sa cime vers mon ignorance gamine avant de sortir de sa musette un petit carnet et un crayon de bois. Ses doigts étaient des tiges. Les tiges dessinaient d’autres tiges. Ainsi, je n’avais plus la berlue. J’étais éberluée, abasourdie, et je sus que le noisetier était, en fait, un fayard, un fayard pourpre, le préféré de Pépé.
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Chicocandard (mot trouvé in Bulletin des Amis de Giono, n° 12, 1979, p. 41, sous la plume d'Henri Fluchère, qui parle des critiques littéraires) : ayant du chic, élégant, distingué.
Chicocandard (mot trouvé in Bulletin des Amis de Giono, n° 12, 1979, p. 41, sous la plume d'Henri Fluchère, qui parle des critiques littéraires) : ayant du chic, élégant, distingué.
Le site « Bob » (*) cite un extrait d'une pièce de Labiche datant de 1844 :
« Tourterot. — Enfin un déjeûner chicocandard !
Médard. — Chicocandard… c'est clair… je comprends parfaitement… (Descendant la scène.) Eh bien ! non !… à présent que je suis seul… je peux m'avouer ça à moi-même… Je n'y comprends rien du tout !… Mon nouveau maître a un si drôle de jargon !… Il paraît que c'est depuis son voyage à Paris… Ah ! il a de drôles de mots tout de même : chicard… chicandard… chicocandard !… un vrai tintamarre ! » (Eugène Labiche, Deux papas très bien, 1844).
D'après la même source, on trouverait « chicandard » également chez Flaubert (Madame Bovary, 1857). Et, dans l'ouvrage de Lorédan Larchey, Les excentricités du langage (1865), on trouve trois nouvelles occurences :
« On y boit du vin qu’est chicandard, chicancardo. » (chanson de Vacherot, 1851).
« Une dame très-belle, très-coquette, très-élégante, en un mot très-chicandarde. » (Édouard Lemoine, s. d.).
« Un auteur plus chicocandard. » (Théophile Gautier, s. d.).
C'est-y pas chicocandard, tout ça, hein ? (le très-chicocandard G. de P.)
* http://www.languefrancaise.net/Bob/21320
Ne pas confondre la berlue et la bohue. La bohue c'est une dent qui te pousse dans le c...
RépondreSupprimerChicocandard n'est-il pas?
Le dico de Windows n'en peut plus.
Rouge de honte!
Ne pas confondre : tourner autour ou marcher dedans.Quant au dico de windoWs on lui pisse à la raie!
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