Un asile pour une nuit sans lune (suite)
(poème 2, sans titre)
les nuages se bousculent pour rentrer chez eux
avant la nuit
si bas
sur les pavés gris oubliés déjointés
écoute la mort et le recommencement
des pas
les pierres diront ce qu’elles ont sur le cœur
une broderie quelques traces
de pas
parle entre les interstices les papillons
d’ombre comme une pensée secrète
le plafond redevenu
sol
demande : — quelle espérance ?
(Poème 3, sans titre)
le jour est comme une pierre au milieu de la route
une prière
le bleu n’est plus une matière mais
distance songe lamelle
une brèche
dans le tronc charbonneux couvert de lichen verdâtre
un asile pour une nuit sans lune
Laurence Fritsch, poète, haïkiste, propose une poésie parcellaire, parcimonieuse, une mosaïque ou un polaroïd traduisant un état d’âme, la fulgurance de la pensée, et quand elle est cri, l’impossibilité des mots. Elle a publié dans des ouvrages collectifs et dans diverses revues, et son premier recueil paraîtra aux éditions Bleu d’encre en 2024. Son blog : https://laurencefritsch.wordpress.com/ ; voir aussi : https://christophecondello.wordpress.com/2022/07/16/laurence-fritsch/ ; https://souffleinedit.com/poesie/je-demande-double-vie-laurence-fritsch/ . Présente dans le n° 81 de Lichen.
C'est très beau...
RépondreSupprimerMerci, cela me touche beaucoup.
SupprimerTrès beau Laurence
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