L’Atelier du don de mots

Les textes obtenus avec les mots donnés

Pour ce numéro, 43 mots (ou expressions) ont été récoltés, donnés par 21 lectrices et lecteurs, et 6 volontaires m'ont rejoint pour l'exercice. Je les en remercie !

Béru à vélo

Un excès de malaguette m'avait collé une diarrhée à se rengorger les hémorroïdes, asphyxier le landernau, et contaminer toute une réunion évangélique. Quand ça te prend à bicyclette, tu parles d'un safari. J'avise un bosquet, rare, en Champagne pouilleuse, afin de m'isoler suffisamment pour retirer ma combinaison de coureur pro. Quelle galère ! D'autant que le vent venait de passer de frémissement soleillant à latéralement à rebrousse poil. Ce qui, tout les météorologues vous le diront, annonce l'orage. La noireté du ciel confirmait l'hypothèse. Alors que jouissivement je commençais à guérir mon malaise en emmargeant au pied d'un sapin, un violent eperticoui accompagné d'un vacarme assourdissant déchira la houppe poilue de l'érable voisin, incendiant ses branches dans une odeur de xénon. Une vraie fumisterie ! Vous allez dire encore que je fais dans la jactance abusive, les arcandiers. Mais avouez que raconter chichement une telle aventure, ça serait gâcher de la matière, si je peux dire. Pas faire dans l'hésitance mon pote ! Entêté dans le style San Antonio. Laisser les acronymes aux journaleux ! Non mais des fois !

Sur ce, je prends conscience que je n'ai pas le moindre bout de parchemin pour me cicatriser l'anus. Problème, vu que j'ai tellement bien soigné le bas du sapin qu'il émerge tout juste de mes résidus de tripaille. Alors imagine l'état de mes fesses. Heureusement la foudre a éparpillé de nombreuses samares. C’est un peu long et ça chatouille, mais ça dépanne. Des fourmis sont engluées dans mes déjections, c'est joli. Pas le palais d'Armide, mais un beau tableau. Je me dis que cela fera un travail d'archéo-zoologie intéressant pour nos descendants.

Tiens ! Un arc-en ciel. Allez oust, je me retire. À voté !

(Éric Cuissard)

Mais pourquoi ne lâche-t-elle pas sa bicyclette ?

Elle cicatrise chichement alors l’arcandier émerge tel l’éperticoui soleillant malgré la noireté de l’arc-en-ciel qui fait vacarme.

Lui, se rengorge jouissivement, asphyxie même le vent, retire sahouppe et s’isole pour soigner. 

Pour soigner qui ?

Celle qui émarge, sans hésitance et latéralement sur parchemin, avec risque de contaminer la poilue revenant d’un safari mais quelle galère !

Alors qui dira d’elle « a voté ! », qui le dira ?

Elle va guérir. Ce n’est pas une fumisterie pouilleuse même si la diarrhée et le frémissement àr ebrousse-poil mériteraient bien un acronyme et lui, l’arcandier entêté, fait jactance face à Armide.

Alors Armide et son archéozoologie, oust !

La voilà observant la samare, sur sa bicyclette, respirant le xénon et la malaguette, mais une fois, rien qu’une fois. 

(Sylvie Neveu)

Armide

Arcandier entêté frémissant de jactance !

Émerge ton poilu et pouilleux parchemin

Non chichement de l’archéozoologie...

Retire, oust !, soleillant en une seule fois,

Cet acronyme DEV, diarrhée, éperticoui,

Vacarme sous les vents, l’arc-en-ciel au xénon,

Chaque samare en malaguette t’asphyxiant.

Ô mon Renaud que ce safari ès-galères

Isole sous ta houppe latéralement,

À long rebrousse-poil et fort jouissivement,

Les noiretés par hésitance se rengorgent !

De ces fumisteries, reviens à bicyclette,

Que je te soigne, te guérisse et cicatrise.

Émarge sur mon sein, que l’on dise« A voté ! ».

(Clément G. Second, dans la pensée respectueuse de Lully & Quinault.)

Samare de l'orme, de l'érable, du frêne.

Armide se rengorge, elle a voté !

Quelle fumisterie ! Le parchemin que cette pouilleuse poilue a émargé sans hésitance ne fera qu’alimenter la diarrhée verbale d’arcandiers de la radio, la jactance jouissivement entêtée d’un xénon, d’un zénon, d’un acronyme à la houppe agressive.

À rebrousse-poil de ce vacarme, je veux me retirer de cette galère, m’isoler, ne me lier qu’à l’ébouissement de l’éperticoui, de l’arc-en-ciel, au frémissement du vent dispersant les samares de l’homme aimable, du frère soleillant. 

(Annie Hupé)

La jactanced’Armide

Contaminée par la malaguette et la samare, elle s’asphyxie ; en diarrhée, elle s’est isolée. Une galère ! En se retirant, elle protège l’arcandier entêté venu à bicyclette. Elle se sent pouilleuse, poilue, n’est pas à prendre à rebrousse-poil. De la noireté du ciel, latéralement soleillant sous le vacarme de l’éperticoui, émerge un arc-en-ciel. Elle va cicatriser et guérir !

Le frémissement du vent lui porte son hésitance lorsqu’elle a entendu « a voté ! ». L’acronyme sur le parchemin, c’était pour émarger chichement. Quelle fumisterie !

Oust ! Une fois soignée, elle se rengorgera avec son Renaud à la houppe. Jouissivement, ils partiront en safari d’archéozoologie sans oublier la lampe au xénon.

(Anaïk Simon)

Absurde du Covid-19

Premier tour

Ils s’isolent pour des acronymes

Émargent des feuilles de parchemin

Oh my god ! Hésitance… 

Allez oust ! A voté ! 

Premier atteint

Entêtée, ma pouilleuse poilue

qui n’est pas l’armide soleillante

Se rengorge dans la noireté

et me contamine jouissivement

Premiers symptômes

Un frémissement à rebrousse-poil

Des fois des diarrhées de samares

Chichement, la malaguette soigne

Cicatrise, des galères guérit 

Premières victimes

Émergeant des fumisteries

Dans le vacarme des jactances

Des arcandiers à bicyclette 

Sous le vent du xénon s’asphyxient

Confiné

Loin, l’arc-en-ciel des safaris

Dans les houppes je suis retiré

J’y rêverai latéralement

à l’archéozoologie

(BMB)

En suivant l'ordre alphabétique 

Armide, arcandier de l'archéozoologie a voté à rebrousse-poil, asphyxiant l'arc-en-ciel acronyme.

Mais la bicyclette, chichement cicatrisée, fut contaminée par la diarrhée qui émargeait alors.

Émergeant, l'entêté éperticoui — une fois— fut pris d'un frémissement devant tant de fumisterie :

— « Oh, cette galère ! Guérir de son hésitance la houppe isolée, quelle jactance ! »

Jouissivement (et néanmoins latéralement), la malaguette, dans sa noireté, cracha : 

— « Oust ! Que le parchemin poilu et pouilleux se retire du safari ! »

Les samares se rengorgèrent : soigner le soleillant vacarme du vent au xénon, c'est plus beau qu'un confinement !

(G. de P.)