Les textes obtenus avec les mots donnés
Ce mois-ci, 45 mots (ou expressions) avaient été récoltés, donnés par 26 lectrices et lecteurs, et 7 volontaires m'ont rejoint pour l'exercice. Je les en remercie !
Il y va naphore !
Décidément, je ne supporterais jamais le bruit transgressif du percolateur de cette escogriffe de cover-girl dans mon potager. Fenêtres ouvertes, elle exhibe fanfreluches
pendeloques, pampilles et bas de laine sur fond d'alcool et de rognures de tabac froid.
Parfois, j'ai envie de l'envoyer se faire mettre au pôle Nord avec ses boursouflures de nuitarde mal réveillée. À faire honte à l'horlogerie française. Je pose ma main sur l'atlas et pff ! je la fige dans l'opalescence de la banquise. Malheureusement, c'est juste un visuel, rien de définitif. J'ai rêvé que je l'abreuvais de coup de candélabres. Le sang sourdait de ses oreilles, pétillant comme l'écot du convive parti pisser pendant le calcul. Broutilles que cela, foin de mansuétude, j'osais lui foutre ma truculente quenouille dans la citrouille à cette égratigneuse de fidélité. Inconditionnel mon neveu ! Terrifique ! Vanité des vanités ? Déraison ? Après lui avoir tatoué un bucrane sur les miches, je la coupais en morceaux afin de composer, sans flagornerie, un superbe inukshuk au milieu de mon jardin. Je crois que je vais prendre des vacances. Un peu d'éloignement me fera grand bien !
(Éric Cuissard)
Faut-il éplucher les pommes ?
Maman disait qu’il faut garder quelques pépins de pommes dans la marmite pleine de reinettes qui était coupées en petits morceaux et couvertes d’une neige poudreuse et bien blanche : le sucre semoule. Elle disait que les pépins sont riches de pectine et que c’est très utile pour faire figer la confiture. Je la croyais et c’était définitif. Elle répétait ses histoires de pépins sans connaître le sens de l’anaphore qu’elle récitait tout en agitant sa main droite et la spatule de bois, au bout. Elle ne savait pas qu’un jour l’éloignement ferait taire le percolateur familial et les psalmodies douces qui bordaient nos rêves avec ses berceuses peuplées de princesses chics toutes vêtues de fanfreluche pourpre et de pendeloque scintillante. Le récit parfois très visuel roulait sur des citrouilles rouges qu’un immense candélabre argenté éclairait dans l’opalescence de ses pampilles. La déraison ne l’emportait presque jamais et le désir transgressif cédait sous la douce mansuétude de Maman qu’aucune flagornerie ne venait bousculer. Elle était à la broutille ce que l’éternité est à l’horlogerie et son écot pour la vie, si modeste fût-il, était inconditionnel. Elle pouvait décidément tout supporter. Son regard doré était aussi pétillant que le très vieil alcool produit par cet escogriffe de Jeannot, notre voisin vigneron amateur de confitures et suceur de belles phrases, tout droit débarqué d’un Nord aussi lointain que truculent. Il zyeutait ma mère comme il l’aurait fait en caressant de son âme un atlas un peu flétri mais pétri de cette fidélité dénuée de toute vanité qui les faisait se retrouver le dimanche dans le potager, elle ayant lâché ses contes et la quenouille fatale, lui ayant ravalé les rognures de sa folle existence et lissé la boursouflure timide qui faisait voussure sur ses mots. Il était pauvre mais ne prononçait jamais le mot « malheureusement ». Il avait la dignité vissée au cœur et ne cachait pas la petitesse plate de son bas de laine qui ne pouvait laisser sourdre aucun trésor si ce n’est celui de sa modestie. Ma mère savait sa solidité de bucrane mais ce qu’elle aimait par-dessus tout c’était se laisser abreuver du lait suave de sa voix quand il racontait ses voyages sans oser tout dire ni la mignonne cover-girl de Bergen ni les nuits sous la lune polaire. Elle savait la beauté de l’inukshuk, cela suffisait à son bonheur et puis un jour, un matin de grand vent, pff ! Notre fée s’envola pour toujours.
(Sylvie Franceus)
Tirade de la fidélité
Bucrane de potager ? Percolateur inukshuk, tant que vous y êtes !
Mais de quel alcool vous abreuvez-vous pour oser m'insulter ainsi ?
À tout prendre, j'aurais préféré, voyons : vanité en bas de laine, ou même boursouflure truculente, quenouille d'horlogerie.
Mais de quel alcool vous abreuvez-vous pour oser m'insulter ainsi ?
À tout prendre, j'aurais préféré, voyons : vanité en bas de laine, ou même boursouflure truculente, quenouille d'horlogerie.
« Et l'on pourrait dire bien des choses encore » : escogriffe transgressif grimé en citrouille, opalescence d'atlas rouillé, broutille pétillante et visuelle, fanfreluches et pampilles de rognures d'os, pendeloque figée sous le candélabre.
Pff ! Je vois malheureusement que vous n'osez pas les formules définitives, vous avez peur de devoir payer votre écot par quelque anaphore.
Vous saurez, Madame, qu'il vaut mieux parfois éviter la déraison, ne pas se prendre pour la cover-girl venue du Nord qui se permet des flagorneries que l'on ne saurait supporter. Car je sens décidément sourdre en moi une colère noire. Je préfère choisir un éloignement inconditionnel ! Et éviter, dans ma grande mansuétude, de vous mettre ma main sur la figure.
(Annabelle Gral)
Étrange
Sans me figer dans une anaphore visuelle définitive, j’ose vous conter sans vous abreuver de façon inconditionnelle, sans déraison et avec mansuétude, l’étrange histoire de cet escogriffe, aux yeux d’inukshuk, rencontré près d’un percolateur à la « Citrouille », lieu d’alcools et de cover-girls pétillantes truculentes. Ce lieu de vanité, décoré de pampilles, de fanfreluches, de pendeloques et de beaux candélabres, au style bourré de bucranes anciens, supportait les flagorneries transgressives de ce personnage. Décidément, ces broutilles venues du Nord, malheureusement usées, ne régalaient plus personne. L’éloignement s’imposait. Dans son bas de laine vide, plus un écot, sauf quelques rognures. Mais parfois, comme d’une quenouille sourd une boursouflure, comme un diamant caché dans une pièce d’horlogerie ou un trésor caché au fond du potager, une main amie, d’une fidélité sans faille, surgit de nulle part, dans l’opalescence de l’aube. Pff ! Fantômes, ils disparurent... dans l’atlas d’un nouveau monde, sans payer le moindre pécule...
(Sophie Marie Van Der Pas)
(sans titre)
Fidélité inconditionnelle
Décidément définitive
Devant l’atlas des inukshuk
S’abreuver d’alcool est transgressif
Ma quenouille perd le Nord
De fanfreluches en bas de laine
De pendeloques en pampilles
Sur les candélabres des cover-girls
Toute une horlogerie pétille et
parfois percole l’anaphore
Au potager dans les broutilles j’ose
et sourd l’opalescence
J’éloigne la main de la boursouflure
Support de mes vanités
Pff ! Oh visuel decitrouille !
Bucrane malheureusement figé
À la déraison des escogriffes
À leur flagornerie truculente
N'ai d'autre que ma mansuétude,
rognure de mon écot
(BMB)
Grandeur et décadence d’un candélabre
candélabre pétillant
vacillant dans ton opalescence
parfois blanc
parfois soleil
tu oses
de ta flamme
donner vie aux pendeloques
qui sourdent
sur tes branches
dans une boursouflure truculente
tel un bucrane
de pampille et fanfreluche
semblable aux inukshuks
figés dans les potagers de la vanité
énorme comme une citrouille
tu supportes
flagornerie et mansuétude
tristes anaphores
de la déraison inconditionnelle
qu’abreuvent l’horlogerie
rythmée par la quenouille
de l’escogriffe
et le percolateur
tressautant dès que la cover-girl
lui donne l’écot
retiré de son bas de laine
dans un éloignement transgressif
tu voudrais fuir vers le Nord
tu voudrais fuir vers le Nord
là où l’Atlas regorge d’alcool
malheureusement
dans un moment de dépit
tu laisses échapper un pff !
si définitif
que ta flamme devenue broutille
s’éteint
ne laissant sur tes branches
si définitif
que ta flamme devenue broutille
s’éteint
ne laissant sur tes branches
que rognures de cire
(Margueritte C.)
Pff ! en anaphore
Pff ! L’escogriffe de l’horlogerie « Fanfreluche et Pendeloque » supporte le bucrane aux pampilles qui tel un inukshuk marque le Nord au potager où « Tire la quenouille, abreuve-toi d’alcool de citrouille » c’est pétillant et transgressif. On frôle le truculent, la déraison.
Pff ! Décidément les inconditionnels du percolateur se figent dans la boursouflure de leur vanité et les rognures de leur flagornerie provoquent un éloignement définitif.
Pff ! Parfois la main de la cover-girlq ui feuillette un atlas fait sourdre un écot dans le bas de laine.
Malheureusement, cette broutille ne se transforme pas en candélabre.
Pff ! Oser l’opalescence visuelle par fidélité à la mansuétude des dieux.
(Anaïk Simon)
Rognures de candélabre
Pff ! Une cover-girl couverte de broutilles,
fanfreluches, pendeloques et pampilles,
s'était éprise, malheureusement,
d'un escogriffe parfois pétillant
mais que l'alcool abreuvait décidément,
un bucrane gros comme une citrouille
tel un bas de laine, boursouflure visuelle
dont la vanité actuelle
sourdait de sa main de quenouille
à la mansuétude inconditionnelle
supportant ses pâles flagorneries
et la déraison de l'horlogerie
d'un percolateur truculent
qui n'acceptait pas l'éloignement ;
alors l'atlas figea un Nord définitif
dans l'opalescence d'un écot transgressif
pour que l'anaphore osât la fidélité
en construisant un inukshuk au fond du potager.
(G. de P.)
Le recul cette fois (n'ayant pu participer) me fait peut-être mieux savourer l'inventivité oulipienne de chacun et de tous dans le potager échevelé des mots. La belle récolte !
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