Jules Masson Mourey

 

Après l’amour sous la moustiquaire

les persiennes ouvertes

aux zébrures de la nuit 

sur sa croupe épicée en instrument de musique

 

*

 

c’est à la fois cet imperceptible duvet blond qui monte jusqu’à son nombril

et puis la transparence de sa peau juste sous les chevilles

presque rien, finalement

mais j’en ai vraiment le cœur qui feule

et tout maculé de sang

 

*

 

Sens, comme le ponant barbouille ta tête

avec son pinceau d’or 

comme tes tempes et tes joues sont chaudes

comme étaient chaudes celles du petit sardinier massaliote

qui dormait ici il y a deux mille ans

 

*

 

De cette fente entre les cuisses brunes de la colline

sourd l’eau qui fait la vigne touffue 

l’eau dans laquelle les jeunes gauloises baignent leurs corps de midi

cruelles, sous les yeux bandés du pâtre farouche

 






 

 

Né en 1992 à Schœlcher (Martinique), Jules Masson Mourey est titulaire d’un doctorat en archéologie à l’Université d’Aix-Marseille. Spécialiste de l’acte graphique et des images du corps, il publie ponctuellement de la poésie au sein de diverses revues. Présent dans le n° 75 de Lichen.

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