Joy Loris


Nébuleuse

Entre deux mondes rougeoyants la pesanteur 
Acidulée d’un orage de grêle la touffeur
Astringente d’un espace liminal

Dans un océan triste de souvenirs je compte les minutes pour les jeter 
Dans ma besace
La monnaie de mon existence n’a pas de valeur

Nébuleuse pourpre
Opaque de tes songes
Je tricote une route avec les restes d’un repas pour lequel personne 
Ne s’est attablé

Je bois à la santé des silences qui s’étirent
Au loin derrière les étoiles bruissent des cliquetis de vaisselle







Si elle se rêve en sorcière au nez crochu, Joy Loris n'est (dit-elle) « qu’une enseignante toulousaine exilée en Picardie » qui écrit « pour regretter la vie telle qu’elle n’est pas ». Présente dans les n° 37 et 38 de Lichen.

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