Jardin ouvert sur la nuit
Dans une clarté lunaire palpable
Une respiration ténue est présente
Et semble s’étendre à tout ce qui est existant
Insectes animaux volants mammifères reptiles espèces marines plantes
Tous connectés ensemble
Pour une meilleure intégration dans une diversité aimante
Envol immédiat vers des parfums insondables
Une myriade de saveurs étranges s’enrichissant mutuellement de leurs différences
Un paysage de plages immenses
Formant une baie soudée à une rangée de collines vertodorantes
Avec vue sur les brisants
C’est là dans cet écosystème inentamé
Que je voudrais vivre et gîter
Quand je regarde des magazines de décoration
Seul avec une barre de son
En expérimentant un régime détox
Ou dans un lointain accessible par une navette personnalisée
Sous réserve d’une faible empreinte carbone
En ayant l’assurance de ne rien prélever qui ne soit renouvelable
Ni de priver les autres de ce que j’aurai à satiété
Par respect du droit de chacun à un environnement équilibré
En attendant je reste locataire de mon studio boudoir
Donnant sur une courette au dallage d’ardoises et de lauzes
J’observe le ciel d’un bleu légèrement brouillé
Et sa fresque géante de nuages bouclés
C’est si loin de mon habituel terroir
Je passe l’aspirateur je nettoie je brosse je frotte
Je fais quelques pas dans une venelle oubliée
Cette tranquillité relative a un petit côté rassurant
Malgré les lignes à haute tension les voies rapides les avions
Les incinérateurs les raffineries le béton de collection
C’est miracle cependant s’il reste encore
L’odeur mythique d’une fleur mouillée
Par l’ondée fraîche du matin coloré
Joseph Pommier, qui vit à Strasbourg, a publié quelques poèmes dans quelques revues. Présent dans le n° 65 de Lichen.
Encore un bon poème, qui me semble à la fois drôle (satirique) et touchant. Merci à vous.
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