Joseph Pommier

 

Jardin ouvert sur la nuit 

Dans une clarté lunaire palpable

 

Une respiration ténue est présente 

Et semble s’étendre à tout ce qui est existant     

 

Insectes animaux volants mammifères reptiles espèces marines plantes 

Tous connectés ensemble 

Pour une meilleure intégration dans une diversité aimante   

 

Envol immédiat vers des parfums insondables

Une myriade de saveurs étranges s’enrichissant mutuellement de leurs différences 

 

Un paysage de plages immenses 

Formant une baie soudée à une rangée de collines vertodorantes 

Avec vue sur les brisants 

 

C’est là dans cet écosystème inentamé

Que je voudrais vivre et gîter 

 

Quand je regarde des magazines de décoration

Seul avec une barre de son

En expérimentant un régime détox 

 

Ou dans un lointain accessible par une navette personnalisée 

Sous réserve d’une faible empreinte carbone

 

En ayant l’assurance de ne rien prélever qui ne soit renouvelable

Ni de priver les autres de ce que j’aurai à satiété

Par respect du droit de chacun à un environnement équilibré 

 

En attendant je reste locataire de mon studio boudoir 

Donnant sur une courette au dallage d’ardoises et de lauzes  

 

J’observe le ciel d’un bleu légèrement brouillé 

Et sa fresque géante de nuages bouclés 

C’est si loin de mon habituel terroir  

 

Je passe l’aspirateur je nettoie je brosse je frotte

Je fais quelques pas dans une venelle oubliée 

 

Cette tranquillité relative a un petit côté rassurant

Malgré les lignes à haute tension les voies rapides les avions

Les incinérateurs les raffineries le béton de collection

 

C’est miracle cependant s’il reste encore

L’odeur mythique d’une fleur mouillée

Par l’ondée fraîche du matin coloré 

 





Joseph Pommier, qui vit à Strasbourg, a publié quelques poèmes dans quelques revues. Présent dans le n° 65 de Lichen.

1 commentaire:

  1. Encore un bon poème, qui me semble à la fois drôle (satirique) et touchant. Merci à vous.

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