Jean-Baptiste Pomet

 

La voici

Dans l’allée qui mène à votre âme
Dormait la lune,
      En habit de cellophane 
      Qui la protégeait du gel.
Il faut dire 
      Que l’on était en hiver.
Elle était
      posée à l’envers,
            Sépulture si profane 
            Que j’ai failli y souscrire 
            Et un peu jeter de sel. 

Dans l’allée qui mène à votre âme,
Elle était posée à l’envers.
J’ai baissé les bras vers l'hiver,
Je vous ai apporté la lune.

Mais ne dites rien à vos poules,
Laissez-les pondre et mentir, 
Et quand il faudra partir 
Donnez-leur de ce vin qui saoule.

Qu’elles oublient
     Ce qu’elles n’ont jamais su.

[Cadence: ici on peut improviser.]

Je vous ai apporté la lune
Je ne l’ai pas déballée
Je l’ai trouvée dans l’allée 
Et je sais que c’est votre lune.


 




 

Jean-Baptiste Pomet a besoin d'écrire, et écrit depuis longtemps. De la poésie. Il habite Nice. Sa profession n'est pas liée à la littérature. Depuis un peu plus de dix ans, après s'être longtemps demandé s'il était bien raisonnable de partager « ça » avec le monde, il s'y est décidé, mais par la bouche, dans des soirées « slam-poésie ». En particulier, il lit presque tous les premiers mercredis des mois à la Cave Romagnan, à Nice. Il a récemment mis des textes bout-à-bout pour une performance, intitulée « Bonne nouvelle selon l'Âne », jouée trois fois dans la région, mais il n'avait jusqu'ici jamais publié de texte poétique sous forme écrite. Il est heureux de le faire dans Lichen où il apparaît pour la première fois.

 

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