Tristes seraient l'ombre de l'arbre sur le toit, le paquet de café entamé, nos reflets troubles dans le miroir et l'amas de livres sur la table basse
Tristes seraient le chemin le long de la rivière, le scroll incessant sur nos téléphones, le masque en tissu à pois rouge et les glycines qui s'entêtent
Tristes seraient les corps, le sommeil agité, la terrasse du Café-cantine, les attestations dérogatoires, nos hésitations et le soleil en oblique sur les façades
Tristes seraient nos îles
Si nous étions à nouveau séparés.
°
J'écris les yeux fermés
la mer
juste avant que le jour tombe
Je dis le vrai au fond
la beauté de ma fille
la beauté fragile des jardins
et ma mère en-allée.
Je dis par bribes
les vitraux des églises
les fenêtres allumées le soir
au matin le ciel rose et ouvert
sur les clochetons du collège Henri IV
Et l'immobilité des lacs
juste avant le ricochet.
Isabelle Delpérié vit aujourd’hui à Poitiers mais en vrai elle est nomade, océanique et rocheuse. Elle écrit ce qu’il y a à écrire, fait des collages et des photos aussi. Elle cherche les traces. Certains de ses textes ont été publiés dans la revue de poésie vive Nouveaux Délits. Ses travaux sont visibles sur le blog https://lafabriquesensible.blogspot.com/. Présente dans le n° 59 de Lichen.
Ô! "l'immobilité des lacs juste avant le ricochet"...
RépondreSupprimerEt la violence faite à la pierre plate qui dormait tranquille sur la rive.