nasses (saison 2)
« comme un poisson dans l’eau »,
les nasses s’y refusent, frétillant
de paradoxes pour gagner les eaux claires.
nasses : aphorismes sous l’eau
(dur travail qu’être soi, même
comme un autre)
Parfois, l’épreuve de la lucidité se résume à une impression de rêve :
« est-ce bien là la réalité ? »
Hiver. La sensation du soleil sur mes yeux clos, comme un songe de coquelicot sauvage.
*
L’eau douce après le sel. Voir le ciel sous l’eau. Soif.
Un grand verre de bleu bien frais.
(le désir est le motif le plus sain de la liberté)
*
À force de douter, on se rassure peu à peu du sens précaire des choses. Tout devient sincèrement vrai.
Bons baisers de mes incertitudes.
Hoda Hili, franco-marocaine originaire de la philosophie, nous fait cet aveu : ses expériences les plus riches ne sont pas de grands voyages sur le globe mais dans les terres sauvages du dedans, en quête de ce qui lie, sépare, brise, construit. Les autres, l’imagination farouche, la critique bienveillante de ses cultures (leur « normalité » douteuse) : voilà ce qui l’a enrichie. La poésie dans tout ça, c’est une peau-éthique, l’extension nerveuse des chemins de la liberté. Où sont-ils, pour chacun, ces chemins invisibles ? Où vont-ils ? Pourquoi ? Les nasses, qu’elle compose au fil de l’eau pour Lichen, remuent ces questions sans apporter de réponse. Juste des paradoxes et d’intimes injonctions oscillant entre le sentiment et le monde. Présente dans les n° 4, 6, 7, 8, 10, 11, 12, 14, 15, 16, 21, 24 et 28 de Lichen.
Profondeur, rêverie, humour, inattendu... Vous déroutez, vous aiguillez, donnez à moudre : j'aime et relis comme on sirote un très brûlant thé à la menthe. Merci à vous !
RépondreSupprimerLe coquelicot en hiver, le grand verre de bleu, votre aphorisme sur le désir, tout cela est bel et bien dit. Vous êtes poète et philosophe, cela s'entend.
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