Hélène Miguet

 

Le ciel s’acharne à être gris  Les gens aussi

Mais cette robe si rouge que tu aimes

vintage tu dis

fait danser le trottoir

un peu de ton été sur nos bitumes noirs

 

Quelque chose cloche pourtant dans ce rouge Rouge-Sans-Nom

La ville en germe de surprise

quand sous le porche tu te 

figes

brûlée de serments   jaillie de secrets sillons

 

Ce matin vers le ciel gris s’allonge

le sourire empourpré d’un coquelicot

 

*

 

 

La douche 

Ton rituel les yeux fermés pour que ça ne pique pas  40 degrés Celsius car tu aimes la forge sur ta peau  Puis lutte contre les traces tu dis que le calcaire ne pardonne pas

 

À travers la buée ce que j’entends

chante le souvenir salé de la vague

ta voix    envolée d’écume bariolée   me porte comme une mer   

Tu surgis   Botticelli boirait la tasse    sirène éperdue de remous

et ta houle cambre si bien le pli des coraux

 

Pour toi j’invente un estuaire dans une salle de bain

 

Toi qui rafales si fort à la proue du désir

 



 

Hélène Miguet vit actuellement à Lyon, à la confluence du Rhône et de la Saône. Ces fleuves charrient des voix qui viennent frapper aux lèvres closes. Elle s’en inspire et invoque la poésie pour faire taire le silence. Enseignant le français et la littérature, elle essaie de faire vivre la poésie à l’école coûte que coûte ! Certains de ses poèmes sont publiés dans les revues Encres vives, Décharge et FPM. Présente dans les n° 16, 63 et 64 de Lichen.

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