Heure indécise
La nuit devient éboulis
D'où l'on extirpe les débris de soi,
Le jour s'enlise au lointain,
Il se noie dans des lambeaux rouge violacé,
Dernier embrasement avant la tombée de rideau.
Le cadran de l'horloge marque cette heure
Indécise entre les deux mondes.
Tu penses à ceux qui sont partis
Mais qui marchent toujours dans tes jardins
Entre les allées mal éclairées.
Ils cueillent le parfum de tes roses,
Abrasent quelques épines,
Se penchent parfois à tes balcons,
S'assoient à ta table et partagent en silence
Ton repas.
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Rédemption
J'attends patiemment
La rédemption par la parole.
Je te lis l'ami, tes mots me lisent
Tes mots ne sont plus que souffle,
Que feu qui me pénètre,
Court à travers mes veines défaites
Et trace des trajectoires de flammes.
Je ne suis plus que ce livre ouvert,
Que ce palimpseste mille fois effacé
Dont la main du vent
Tourne les pages...
Né en 1965 dans une ville d'intérieur à vocation agricole située au Sud-est d'Alger, Hamid Ben est poète, nouvelliste et artiste peintre. Fils d'un artisan ferronnier et d'une mère au foyer, après des études de médecine non achevées, il se tourne vers l'enseignement où il exerce durant dix ans. Il a à son actif plusieurs expositions. Parmi ses recueils, on peut citer : Une saison parmi les hommes (2002), Transhumances (2008), Captive (Fondation littéraire Fleur de Lys, 2009), Solstice (Édilivre), Moissons de réprimandes (Stellamaris, 2022), Équinoxes (L'Harmattan, 2023). Présent dans le n° 88 de Lichen.
J'aime cette heure indécise où nos morts (plus vivants peut-être que nous) s'invitent à nos côtés.
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