La soif avant la source
J’ai toujours préféré les instants d’avant
L’attente tendue
juste avant la certitude
la rosée avant le soleil
la soif avant la source
l’aile avant l’envol
l’odeur avant le nu
la terre grasse, le soc luisant
avant le blé
les cheveux avant le cou
la caresse avant le cru
l’apnée avant le cri
le silence avant l’aveu
les lèvres avant la langue
l’or fondu
de la jouissance qui rampe
fouillant le ventre
fourbant les muscles
ferrant l’aine
juste avant la morsure
nuque vaincue
regard liquide
et les cuisses qui retombent, molles statues,
comme les pattes d’une araignée
épinglée à l’abdomen.
L’éclair de tes yeux avant la nuit du visage repu.
Née en 1980 en Savoie, Gaëlle Fonlupt a grandi dans un coude de la Loire puis dans le ventre de granite d’une Bretagne où elle a laissé ses racines. Après la parution d’un premier roman (Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall, éditions d’Avallon, 2020), elle est actuellement en train d’achever un recueil de poésie. Présente dans le n° 71 de Lichen.
Touché. Troublé.
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