Frédéric Perrot


Au temps de l’innocence

Qu’ils sont doux 
Les premiers baisers volés

On s’écarte du chemin
Lors de la promenade 

On s’aventure entre les arbres 
On s’arrête on se regarde 

On est un peu gêné
Les silences sont longs 

Mais depuis la nuit des temps
Les gestes suppléent les mots  

Et timide miracle
Les mains se saisissent 

Les têtes se penchent
Les lèvres s’approchent 

Comme ils sont malhabiles 
Et tremblent d’être vus 

Et comme cela est bon
Et fait battre leur cœur !

Qu’ils sont doux 
Les premiers baisers sauvages 

Et comme ils les regretteront 
Quand plus tard avec l’âge 

Ces jeux auront perdu
Leur charme leur nouveauté






Né à Nancy en 1973, Frédéric Perrot a vécu à Metz, à Marseille, et s’est installé à présent à Strasbourg. À ce jour, il a publié une quinzaine de textes dans la revue Traction-Brabant (de Patrice Maltaverne) et un recueil auto-édité (Les heures captives, 2012). Présent dans les n° 7, 10, 12, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 22, 28, 31, 32, 33, 34, 39 et 40 de Lichen.

2 commentaires:

  1. « Depuis la nuit des temps, les gestes suppléent les mots » et à chaque petit jour les mots refaçonnent les gestes. C’est le temps de l’idylle et la vôtre se laisse suivre plaisamment

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour votre commentaire, qui m'avait échappé en raison d'un confinement déraisonnable !

    RépondreSupprimer