Frédéric Perrot


Approches du découragement 

                                               Si seulement nous avions 
Le courage des oiseaux 
                                              Qui chantent dans le vent glacé
                                                                      (Dominique A.)

            « Les nés-fatigués me comprendront », écrivait drôlement un poète. Pour sa part, il n’irait pas jusqu’à dire qu’il est « né-découragé », mais presque…

            Il arrive qu’on se « laisse aller » au découragement, certes… Mais ce n’est pas un sentiment superficiel ; et ce n’est pas un abus de langage que de parler de découragement profond

La fatigue d’exister – « … si las d’être las, de laisser les jours s’émietter dans le désœuvrement, de manquer de goût pour tout, de ne sentir que le seul découragement s’approfondir… »

Tout peut décourager, à commencer par cette « aveugle volonté de vivre », au sujet de laquelle un philosophe allemand a écrit un fort volume, lui-même décourageant… 

 « Mais il est temps de t’inquiéter, quand même le chant des oiseaux te semble obstiné et absurde… »

Les petites affaires humaines ont cette particularité de rendre le découragement amer... « Et c’est bien pour ne pas verser dans le cynisme, qu’il faut les considérer de loin et leur refuser tout sérieux…»

Plus proche du microbe que de l’étoile – «… oh, c’est peut-être le seul effet bénéfique du découragement, que de nous donner parfois quelques vagues aperçus métaphysiques ! »

Rire de soi-même est un viatique – « Et tu es quasiment sorti d’affaires, quand tu parviens à considérer ton propre découragement avec distance et ironie. »

 « Qu’as-tu fait aujourd’hui ? » – « J’ai noté quelques phrases rapides sur le découragement, ce qui m’a permis de le surmonter pour un moment… Jusqu’à la prochaine fois. »  







Né à Nancy en 1973, Frédéric Perrot a vécu à Metz, à Marseille, et s’est installé à présent à Strasbourg. À ce jour, il a publié une quinzaine de textes dans la revue Traction-Brabant (de Patrice Maltaverne) et un recueil auto-édité (Les heures captives, 2012). Présent dans les n° 7, 10, 12, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 22, 28, 31 et 32 de Lichen.

2 commentaires:

  1. Bonjour Frédéric, j'ai failli être découragé par les guillemets mais non, je suis allé au bout et j'ai même fait des aller-retours. Merci pour ces notes et pour leur articulation (l'art du montage, de la mise en lumière) qui est ici, sans guillemets, votre patte, entre minimalisme objectif et humour.

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    1. Je vous remercie pour votre commentaire. Peut-être renoncerais-je un jour aux guillemets ! Qui ont tendance à déconcerter le lecteur, mais visent à indiquer le caractère fragmentaire de tout cela et comme si plusieurs voix parlaient en même temps, venues dont on ne sait où... Je ne suis pas mécontent par ailleurs que vous ayez été sensible à l'humour un peu tordu de l'ensemble ! Merci à vous

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