Francis Gonnet

 

Quatre poèmes extraits de Traversée des visages



Les paroles racontent les veinures du marbre. Les murs ne portent plus que le lavis du temps, l’aquarelle d’un sourire.

La cuillère frappe les dents du silence. Tu ne marches plus que dans ta tête. De la cire perdue, coule le bronze sculpté de l’âme.

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Feuille après feuille, les visages flétrissent, le jour détache ses lumières. Du bord déjà, on imagine les lointains.

Un souffle efface les neiges. L’aube ouvre ses paupières. Un halo de joie te précède.

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Les veines du soir s’ouvrent sur le sable. L’air de nos rires, s’essouffle. La saison perd ses lumières.

Quand le regard du jour, s’incline jusqu’à s’agenouiller, tu toises la nuit pour en connaitre la fin, cet océan qui ne dit ses contours. J’en contemple chaque éclat, comme l’étoile d’une parole qui guide.

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La mer demeure au sel de ton souffle. Le granit vibre au bâti du regard. Dans la tempête, l’épaule du rivage, s’appuie au bois du chemin.

Le visage des nuits, revêt le blanc silence des sables. Je reste transi, main contre toi, joue contre froid.




Francis Gonnet est un biologiste qui a fait sa carrière dans l’industrie pharmaceutique. Il est à la fois peintre et poète. Il a participé à plusieurs revues et anthologies de poésie et a publié Argile de l’aube (2017), puis Clarté naissante  (2020) aux éditions du Cygne. Présent dans les n° 56, 57 et 77 de Lichen.



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