Ce matin j’ai vu les fous
descendre du bus blanc
accompagnés comme des mômes (gamins) en sortie
une femme au chapeau
un monsieur à la mèche rabattue bien peignée
qu’ils font peur ces visages !
Ils s’illuminent pour un rien
pris par les mains ils ont
le regard des fils
ils pointent tout du doigt
soleil d’octobre qui descend
sur des femmes sans maquillage
rires aigus comme des épées
je les ai salués comme on salue les mômes (gamins)
ils faisaient coucou de la main
mains que je vois derrière moi
monter dans le ciel comme des cailles
et s’évanouir en me laissant
la première amitié au monde qu’est l’air.
Les poèmes de Francesca Serragnoli, qui est considérée par de nombreux critiques comme l’une des voix les plus importantes de la poésie contemporaine italienne, apparaissent dans plusieurs anthologies comme I cercatori d’oro (2000), ou Nuovissima poesia italiana (2004). En 2013, elle publie Aprile di là. Aujourd’hui, elle collabore avec la revue ClanDestino et avec le centre d’études Sara Valesio. Plusieurs de ses poèmes ont été traduits par un groupe d'étudiantes du master « Traduction Littéraire et Édition Critique » (Lola Dougère, Marine Tarillon Pimet, Joséphine de Gabaï, Cécile Spanu et Virginie Paquereau)de l’université Lumière Lyon II, sous le regard de Madame Sandra Bindel. Présente dans le n° 35 de Lichen.
Regards sans hypocrisie mais non sans amour. Instantané, instants tannés.
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