Fabrice Marzuolo


D'autres poèmes « pousse-pousse »


je suis dans une église        avec mes malheurs        je brûle une bougie sous Sainte Rita ma sainte préférée               le malheur élève des clochers               le bonheur étale des parcs d’attractions
entre les deux                    dans les rues             parfois on s’égare        on tue le temps        mais parfois on s’attaque à des choses beaucoup moins                increvables

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Il y a quelque temps déjà. J’ai commencé des proses à trous. Ou des poèmes qu’on ne revient pas à la ligne    mauvais pécheurs.

ces trous ou ces espaces incongrus entre les mots dans les textes     il s’agit de quoi ? d’un caprice d’artiste ? je ne suis pas du genre artiste     et quant aux simagrées de plume à se mettre au cul l’endroit est occupé par des coups de pied déjà merci        pour mes poèmes le retour à la ligne bien pompeux    c’est un signe de soumission            faire propre sur soi      montrer que jusque dans l’inutilité il faut se soumettre à des règles              il y aurait même des règles pour bafouer les règles                    ce qui est implicitement interdit              l’interdit non dit est plus efficace car la barrière se crée d’elle-même dans la tête                  l’interdit absolu c’est la liberté à soi             la chose au nom de la liberté à soi
pour la prose          pas de prise de tête        à condition d’utiliser la boîte à outils à la disposition de chacun          les virgules         points                    points virgules         deux points          comme ça les juges patentés peuvent juger         autoriser   d’ailleurs les lecteurs ont tété la même vache               ils ont le goût des juges                 le partagent sans problème               et c’est ainsi qu’une hiérarchie des valeurs s’impose            sans autre réalité que celle qui permet à chaque échelon de cette prison de se prendre pour autre chose qu’un barreau de plus            un verrou supplémentaire                 ainsi les vides  dans la prose de certains auteurs      transforment leurs phrases en des entrecroisements de dentelle             chez moi        des trous de mites             du haillon                de la matière grise bouffée par la vie             des trous dans le cerveau                une dentelle pas d’ici              voilà c’est dit  











Poète et auteur de nouvelles, Fabrice Marzuoloa animé la revue L’Autobus : http://autobus.centerblog.net/. Présent dans les n° 1, 3, 4 et 30 deLichen

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