Fabrice Lacroix

 

Septembre

 

C’est un septembre d’oiseaux comme ceux

des livres d’enfant et qui avance doucement

dans l’allée du jardin, portant devant lui 

sa tache d’ombre.

Dans ce monde incertain de petits rires

il y a des mots qui ne sont pas dit, dépouillés

jusqu’à la transparence.

La prairie n’existe plus. Quelqu’un s’avance

le poème ouvert. Au hasard des bras rencontrés,

c’est très simple, on voudrait tous jouer le jeu

mais la lumière triche.

La nuit il y a déjà des ronces, des étoiles et des ronces ;

abeille à ma taille tu danses autour de moi.

De tes quatre chemins ne restera qu’une empreinte 

légère. Faut-il aller là ou là ? À la table de la cuisine, 

les yeux ouverts je bois du silence.

 





Vivant en Gascogne, Fabrice Lacroix participe à des salons du livre et propose des animations sur la poésie en milieu scolaire. Il publie depuis plus de trente ans des recueils de poésie. Son inspiration est puisée dans l'image idéalisée de la femme et dans la nature, deux sources qu’il aime intimement mêler. Ses auteurs de prédilection : Baudelaire, Char, Gustave Roud, Rilke, Appolinaire, Jouve, Amandine Marembert, et bien d'autres encore. Présent dans les n° 7, 8, 9, 10, 11, 12, 19, 24, 27, 28, 30, 39, 40, 48, 51 et 52 de Lichen.

1 commentaire:

  1. D'une telle beauté indiscutable, et le mouvement d'ensemble et ses appuis, que votre poème s'impose et nourrit. Et la fin, la fin, en trois simples vers est un commencement.

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