Pour une stèle aux parapluies abandonnés
Pluie
Pauvre, mesquine
Comme un bleu de ciel pâle avec des nœuds nord-nord sans effets soleil.
En discordance totale
En désagrément définitif, sale.
Pluie de ville inutile
Sans bourgeons
À donner des idées noires à un parapluie blanc.
Prier longtemps
Pour
Ces pauvres oiseaux blessés, crevures de caniveaux, baleines brisées
Et qui balbutient de la toile leur lente agonie
À faire peur aux petits enfants.
Habitant à Reims, Éric Cuissard publie poèmes et des récits courts en revue, depuis une quarantaine d'années : Sol'Air (Nantes), Rétroviseur (Lille) — disparues aujourd'hui —, Friches (Haute-Vienne), Inédit Nouveau (Belgique) et Phooo (Calcutta). Trois recueils publiés : Sténopé (Sol'Air), Angles des Cris Purs (Books on Demand) et Le Résident des Interstices (Sajat). Présent dans les n° 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 23, 24, 26, 28, 29, 30, 33 et 34 de Lichen.
Il y a beaucoup de tristesse là dessous, mais qu'est ce que c'est beau, bon sang !
RépondreSupprimerSoupirs de canicule!
SupprimerAdmiratif ému, participerais volontiers à la souscription en espérant le faire avec beaucoup d'autres. Amitié à toi, Éric.
RépondreSupprimerJe retiens ta promesse de don. Oui, ce sera un beau monument, tu sais comme: "le monument aux oiseaux suspendu entre deux eaux, dans le ciel"... de l'ami François Béranger.
SupprimerJ'éprouve une tendresse particulière pour votre texte, Eric. "Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? " A vous lire, on ne saurait en douter.
RépondreSupprimerVotre appréciation me va droit au cœur, Nadine.
SupprimerBonjour Eric, voici un beau texte quoique sombre qui sur la fin devient vision fantastique. J'aime beaucoup le troisième vers et ces "nœuds nord-nord sans effet soleil". Gouttes et mots, la pluie du poème, reflet de nos émotions.
RépondreSupprimermerci d'avoir partagé avec nous ce texte.
La poétesse de l'eau utiliserait-elle le parapluie? Il est vrai qu'une balade sous la pluie, en campagne, en été a un charme fou. Mais les pluies de ville...
SupprimerJ'éprouve une tendresse particulière pour votre texte. "Objets inanimés avez-vous donc une âme ?" A vous lire, c'est sûr !
RépondreSupprimerbravo, vous savez de la tristesse de la pluie composer du beau. J'admire et j'ai beaucoup aimé lire votre poème
RépondreSupprimerTristesse de la pluie de ville, Lætitia. La pluie que le paysan attend et sous laquelle on a envie de courir tout nu, quel bonheur!
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