Éline Guez

 

Trois poèmes 

 

I.

les mots trébuchant dégringolent de ton escalier

avant de heurter un autre dérouté

que faire de cet être qui n’est pas moi

que faire hormis l’écorcher

 

prêt à coudre la fissure entre tes lèvres

d’une unique lettre

 

II.

Parfois les mots se taisent

Et il faut patienter

attendre 

Qu’ils évoquent à nouveau

Qu’ils nous répondent

 

Tandis que les murs de notre être s'effondrent sur le sol

        comme des feuilles en automne 

Laissant apparaître des vestiges anciens

et des enfants

 

Bercé par les mimiques de la candeur

frustré par leur naïveté

qui ne recouvre plus 

mes yeux flous

 

III.

il faut apprendre à attendre sans trop souffrir des grains de sable que l’on perd 

relâcher des Ohrwürmer qui hantaient nos fleurs

comme une pièce inestimable dans une fontaine 

 

voilà comment il faut expirer 

      en silence

 

 

 




Éline Guez est nichée à Paris depuis sa naissance, soit dix-neuf printemps. Elle suit un double cursus unissant la Physique et la mère des sciences, la Philosophie, à Sorbonne Université. En parallèle, elle consacre une part conséquente de ses journées à l’étude et à la pratique des arts, plus précisément de l’art poétique. Elle s’investit régulièrement dans des projets artistiques et littéraires (Diseurs avec Paris Anim, Bureau des Jeunes Lecteurs-auteurs à la Comédie Française, Teenage Dreams…) et déambule dans de nombreux salons littéraires parisiens. C'est sa première apparition dans Lichen.

1 commentaire:

  1. Oh, merci, je suis ravie de figurer dans le numéro ! Bien que ma plume ait évolué depuis ces poèmes-ci… Je vous en transmettrai d’autres, plus à jour. Encore merci ! P.S. : mon e-mail pour les éventuels retours : elinezeug@hotmail.com

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