Didier Günther

 

Pour être vainqueur, il faut être en soi le conquérant d’une armée qui n’a plus capitaine, 

Toute déroute qui noble le caractère chantera toujours le refrain du retour aux amours ; 

                                                                           Car 

Se trouver c’est l’idée première de l’abnégation dans la dualité, par désir de devenir son 

                                                                     Prisonnier.

Tout n’est plus qu’abysse en moi et le vide hors de moi ; rien ne peut plus me contenir, 

Et J’éprouve la lassitude de ces vielles portes de grange craquelées de saisons humides ; 

Le vent passe en mes fissures, la lune y trace sa brume, le pic mine ses prises de larves 

         Condamnées.

Apprendre du vent qui me claque et me frappe violemment, c’est là tout mon tourment.

Mes gonds portent ferrures rivées, qui furent fortifiées par un fier et bon compagnon, 

Son esprit disloqué de devoirs accomplis, après tant d’années, passe en revue mes

                                                                      Oublis.

De n’être présent, il me souffle : « tiens bon, témoigne de moi pour les siècles des siècles ».

Ainsi je ne suis, l’espace d’une vie, que dépositaire de ses mains caleuses et de son âme nouée ;

                                                                    À jamais.

 

°

 

Retour en Provence

Après tant d’années, je reviens vers toi

Revivre en ce lieu, nos pas mesurés

Déjà séparés.

Les allées sont blanches de graviers cassés

J’approche de toi

Oh douce Provence filtre de lumière

M’as-tu désiré ?

D’un pas décidé un sourire aux lèvres

Je viens me coucher

Sous l’ombre d’un cyprès pour deux destinées

Je vais t’enlacer…

 

 






Didier Günther, qui vit dans un petit village potier de la Drôme entre Valence et Montélimar du nom de Cliousclat, est aide médico-psychologique, travaillant de nuit dans un foyer au service de personnes handicapées mentales. C'est sa première apparition dans Lichen.

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup les deux avec une préférence pour le premier.
    Il aurai presque suffit qu'il commence à "Tout n'est plus qu'Abysses".. :)
    J'aime ce que raconte cette porte de grange car les objets ont une âme, nous le savons bien..
    Amicalement.
    Marie.

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