Dégoupiller
Dégoupiller les souvenirs
aux contours crénelés des images
c’est une cicatrice rouverte
un bouquet de réminiscences :
l’odeur de l’encens en spirale
le gris des grains d’un awalé
une boule de mil sableuse sous la dent
C’est un petit peu inconsolable
C’est envahi d’absences
c’est traversé de clair-obscur
et de poussière
Demi-ton
Il y a des jours comme ça
soleil voilé
ciel demi-teinte
ni rose ni gris
Un troupeau calme est passé
aux sonnailles paisibles
Clarines claires
à demi tintent
Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les numéros de Lichen depuis l’origine.
C'est bien de lire ici aussi. Et je suis effondrée : je viens seulement de cerner "à demi tintent." Je n'avais pas percuté. Abattez moi.
RépondreSupprimerMais non Joëlle on ne va pas t'abattre, ça va pas la tête ? d'autant que sans toi j'aurais raté cette pépite...
SupprimerWaouh, que c'est beau ! Et la délicatesse de ce petit peu inconsolable +++
RépondreSupprimerJe les avais lus, les connaissais déjà (on n'a toutefois jamais fini). Leur compagnie renouvelée me concentre sur la perception auditive. Et cette entrée en vaut bien une autre... Rythmique souple, très belle musicalité.
RépondreSupprimerC'est direct, on y est. Pas de firoriture. Cette écriture me touche.
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