Colette Daviles-Estinès

 

 

Dans le mot matière

il y a la lisseur d’un galet

le velouté d’une feuille de sauge

l’aspérité des choses rêches

Il y a matière à penser

matière à modeler

matière à construire

Dans le mot galet

il y a matière à rêver la mer

Dans le mot sauge

il y a matière à modeler

à moduler les parfums

Dans le mot rêche

Il y a matière à râper

Ça vous écorche

Ça vous blesse

Dans le mot blesse

il y a blessure

matière à écrire



Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.


1 commentaire:

  1. Clément G. Second2 octobre 2023 à 17:33

    ... et dans vote corps-poème il y a de ces mots à matière dont l'agencement suscite matière à mots relayeurs...

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