Colette Daviles-Estinès



Côté hublot


Inexplicable opacité/désopacité
méthodique et lente des hublots
Il fait nuit au soleil levant
Il a fait nuit deux ou trois fois
depuis le départ
et encore à l’arrivée
Alors on ne sait plus
quelle nuit on est à Païta ?

6 décembre 2019

 


Excédent de bagage


Ce qui est bien
dans les voyages
ce sont les belles rencontres
Ce qui est moins bien 
dans les voyages
ce sont les belles rencontres
Repartir avec le cœur en excédent

11 janvier ou 10 janvier 2020 entre Nouméa et Papeete


L’île enchantée


La belle odeur des herbes bruyantes
et le fumet du pain des arbres
que l’on aura grillé
L’eau verte au bord des plages noires
Pierres de corail des marae
et le bracelet de lumière
au poignet des lianes
Est-ce que les petits dieux s’enchantent ?
Le bonheur n’est-il apte
qu’à rendre les enfants fous ?

19 janvier 2020




Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les numéros de Lichen depuis l’origine.

1 commentaire:

  1. "Le cœur en excédent" ferait un bien beau titre de recueil, un vôtre à venir ? Aaaah, et merci pour le P.S. :) d'un certain cadavrextitre !

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