Colette Daviles-Estinès




Déjà demain




Identifier le cri du renard 
râpeux et aigre 
dans la gorge du silence 
Il est quatre heures sonnées 
quatre gouttes tombées du clocher 
Il faudrait dormir 
C’est le matin tout à l’heure



Orée




Tout d’abord on ne voit rien 
on n’entend rien 
à peine un tintement ténu 
à travers les feuillages
Puis la forêt délivre 
un long crépitement liquide 

comme si elle secouait soudain 
tous ses grelots



Le tracteur de 12 h 33




Il fait un bruit de train 
sur les traverses de ses andains 
Il broute mécaniquement 
en crottant sur le pré 
de longs petits ballots de foin





Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.

4 commentaires:

  1. Ho ben, ça alors ! :)
    Les commentaires apparaissent.
    Resterait plus qu'à trouver une veine en résonance avec vos poèmes mais je crois que vous allez m'excuser de la mettre en veilleuse devant leur beauté.

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    1. Oui, Clément : j'ai la main sur les commentaires, via le blogger, c'est de la messagerie que j'ai perdu l'accès... Sacrées machines !! (Guillemet)

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  2. 3 petites billes qui brillent au bord du chemin...

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