Colette Daviles-Estinès

 

 

Les perdus

Ils se sont éloignés
Ils se sont éloignés d’eux-mêmes
surtout
Il paraît que c’est normal
que c’est banal
que c’est la vie
On les avait tellement chéris
qu’on les croyait au dessus de ça
de ces choses-là
qui arrivent dans la vie
ces choses banales et sales
et petites
On se doit d’effacer alors
les souvenirs confits
C’est comme s’ils avaient disparu
c’est comme s’ils n’existaient plus
mais peut-être qu’ils n’ont jamais existé
tels qu’on les croyait
des petits dieux
Ce n’était pas ça, la vie
quand on s’aimait





Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un... Ses recueils : L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018), Matrie (éditions Henry, septembre 2018), Feux de friche (Tipaza, avril 2022) et La mesure des murs (L'Ail des ours, juillet 2022). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente dans tous les n° de Lichen depuis l’origine, à l'exception des n° 77 et 78. 


1 commentaire:

  1. Que sont mes amis devenus que j'avais de si près tenus et tant aimés. Partout le vent les a ôtés, l'amour est morte...

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