Un héritage
L’avais-tu oubliée
cette photo déchirée
soigneusement enfouie
dans une enveloppe enfouie
dans un sac enfoui
dans une malle ?
Toujours emportée
jamais montrée
La regardais-tu quelquefois
comme je la regarde aujourd’hui ?
Je la regarde et j’amalgame
J’amalgame et je recouds
mes cicatrices à tes blessures
De mère en fille
un héritage
Tu as eu beau la déchirer
elle n’a jamais perdu
tout le tranchant de la lumière
Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les numéros de Lichen depuis l’origine.
tu veilles et tu veilles et ça tourne et ça monte, monte de fille en mère.
RépondreSupprimerBouleversant, ce texte est magnifique.
RépondreSupprimerComme haletant, ce fin et puissant poème trouve son acmé dans l'achèvement par un vers d'une surintensité visuelle saisissante.
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