Colette Daviles-Estinès

 

Noctiluques

 

J’ai retenu toutes les lumières
des noctiluques dans l’eau noire
aux bourdonnantes constellations
des terres vues d’avion
L’enfance s’attable
nourrie de paillettes

Musique inextinguible des couleurs
malgré le rêche et la morsure
le rictus mordant accroché
aux babines des corbillards
Le sel des étincelles
sous le talon de la vie

Entends comme elle est rouge
la musique latérite des pierres
sous le sabot des troupeaux
Saxo solo
traînée de poudre mélopée
comme un départ de feu
et les congas éclatent

Une odeur de menthe foulée
du soleil d’encre plein les doigts
Et la voix qui rallume 
le pays mal éteint
des vols de nuit

 

(9 août 2018)

 

 





Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente dans tous les n° de Lichen depuis l’origine, sauf les n° 77 et 78. 

2 commentaires:

  1. On en sort tout surrythmé de déflagrations sonore... Magnifiquement hypotypotique, chère Colette ! *************

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